(Presque) 6 mois passés à Sarrant - petite rétrospective
Publié le 14/09/2025
D'avril à septembre, j'ai réalisé mon Service Civique à Sarrant.
En arrivant, la première chose que j'ai cherchée, c'était du réseau. Je me suis retrouvé à lever mon téléphone au ciel comme si c'était Simba dans le Roi Lion, mais le seul signal que j'ai capté était le coassement d'un groupe de grenouilles, et elles se sont tues dès que je me suis approché. Ce moment m'a appris une leçon majeure : je vais devoir m'adapter. Je vais aussi devoir acheter une deuxième carte SIM. Donc c'était plutôt deux leçons.
Le fameux étang (lac...?) où j'avais entendu les grenouilles, le jour où je suis arrivé.
La Micro-Folie (pas très micro quand même, elle est plus grande que mon appart)
Ma première mission a été de prendre en charge l'accueil du public à la Micro-Folie, un musée numérique installé au-dessus de la mairie. Il fallait accueillir les visiteurs, jeunes et moins jeunes (et encore moins jeunes), adapter mon langage pour que chacun puisse comprendre, et m'assurer que les tablettes et autres équipements fonctionnent. Mais je n'avais pas que des tablettes ! J'avais aussi des casques de réalité virtuelle dont j'ai dû m'occuper, et j'ai lobotomisé pas mal de visiteurs avec succès.
En parallèle, j'ai géré la communication. J'ai imaginé des tas d'idées pour créer des brochures, des visuels et des fiches explicatives pour les usagers. J'ai dompté le monstre qu'est inDesign et c'était plutôt fun de faire des jolis trucs qui me plaisent, et plaisent aux autres aussi.
Une double-page de la brochure juillet-août.
Petite anecdote : J'ai eu des pourboires ! La preuve que j'ai bien fait mes tâches, les tâches étant de fermer la porte et de forcer les touristes à dégoter le portefeuille jusqu'à ce que je le les libère.
M'adapter à la vie sans métro, ni train, ni bus, ni moto, ni avion, ni voiture, ni vélo, ni trottinette, ni cheval, ni rollers, ni skateboard
Je n'ai pas de voiture, pas de permis, pas de pieds. Je n'ai rien. Rien du tout. Donc, il fallait que quelqu'un m'accompagne pour que je puisse faire mes achats ! Sarrant n'a pas de supérette, encore moins un centre commercial, mais Julie, ma tutrice (qui a aussi fait son service civique à Sarrant), m'a amené chaque samedi à Mauvezin, le Paris des Bastides de Lomagne, pour que je puisse faire ma petite virée shopping.
Le marché sous la halle pour des légumes et fruits frais, une boulangerie à côté pour du pain frais sortis du four, et le tabac-presse pour des colis tous frais sortis du camion. Il y a tout ! Il y a également l'Accent local dont j'ai pratiquement tout acheté (et mangé), et un Super U.
Autre petite anecdote : Le premier jour où je suis allé au Super U de Mauvezin, il y avait des petites sculptures de jardin à la vente. Des oiseaux, des grenouilles, des lapins, hérissons, etc. J'ai tout pris. Aucun regret. Bon, peut-être un petit peu.
Une petite collection de bibelots (qui s'est très vite agrandie).
La Maison de l'Illustration de Sarrant (LaMIS pour les intimes)
Ma mission m'a donc conduit à tenir la Maison de l'Illustration de Sarrant (LaMIS), où j'étais en quelque sorte le gardien des œuvres. J'ouvrais et je fermais les lieux, je tenais la caisse, mais surtout, je regardais par la fenêtre pour voir si des personnes allaient forcer la porte de l'église, bien qu'elle soit clairement fermée, pour qu'ensuite, ils viennent me voir pour me demander si "l'église est ouverte". Non, elle est fermée. La porte est fermée. C'est fermé.
Les Jeudis sous la Lune, en particulier, étaient des moments uniques, où le village s'animait chaque jeudi soir, donc il y avait une foule de personnes en journée !
Encore une petite anecdote : Pendant ce service civique, j'ai appris une chose : chez les touristes, réfléchir est une option. La LaMIS a une porte d'entrée donnant sur un couloir, où se trouve l'exposition. Sur la gauche, on trouve la boutique. Certains visiteurs, après avoir monté les deux marches de l'entrée, me saluaient, entraient directement dans la boutique et en faisaient le tour en chuchotant. Ils s'apprêtaient à partir, je m'attendais à ce qu'ils aillent voir l'exposition. Ils se tournent vers moi, souriants.
"Belle expo !" lançaient-ils en s'en allant, sans l'avoir vue.
Un petit coup de pouce pour divers événements
J'ai également apporté mon aide sur divers événements, que ce soit pour le montage, le démontage ou la scénographie des expositions. J'ai notamment conçu les cartels, des petits panneaux qui donnent une âme aux œuvres, et des fiches de vente qui ont permis de donner une nouvelle vie aux illustrations exposées.
Je n'ai pas compté le nombre de bulles, mais je pense qu'il y en a au moins 5.
Anne est que dotte : J'ai fait un petit panneau pour montrer le sens de la visite de l'expo avec un poisson qui remplace la flèche.
Mais bon, c'est un couloir. C'est un peu comme mettre "porte" à côté d'une porte. Toutefois, chez les touristes, réfléchir est une option, donc le panneau était nécessaire.
Gratitude
Ce Service Civique a été une petite aventure dont j'avais besoin, et c'est venu au moment parfait. Il m'a appris à être plus autonome, plus créatif, et à m'adapter à des situations parfois absurdes, mais toujours enrichissantes.
Le plus beau souvenir que je garderai, ce sont les rencontres que j'ai faites, avec les personnes qui font vivre ce village. C'est pour toutes ces raisons que j'ai voulues vous les représenter, non pas en humains, mais en animaux, pour capturer un peu de leur essence.
À ceux que j'ai dessinés, et à ceux que j'ai croisés : un grand merci pour tout. Merci pour les souvenirs, les discussions, les cadeaux, les trajets en voiture, et les repas quand mon frigo était vide.