Aller au contenu principal

La douceur de vivre

Publié le 18/05/2022

Il s’en est passé des choses depuis la dernière fois où je vous ai écrit ! Et que le temps passe vite, nous avons déjà vécu un tiers de la durée de notre service civique. Mais je n’aime pas y penser, concentrons-nous sur le présent.

Par où commencer ?

Peut-être par dire qu’être volontaire InSite nous permet de faire de belles rencontres. Nous avons rencontré Baptiste et Clémence que nous avons reçus dans notre appartement vintage le temps d’une journée ! C’était agréable de se retrouver entre jeunes volontaires qui en sont plus ou moins au même stade de réflexion quant à leur avenir. Nous avons visité ensemble le jardin de Serpettes et le village de Saint-Bertrand de Comminges. Nos échanges ne se sont pas arrêtés là puisqu’avec Marion nous nous sommes rendues dans le paisible village de Saleich. Un village légèrement plus peuplé que Sarp et beaucoup plus étalé dans l’espace. Le calme y régnait. Après une balade champêtre à la découverte d’une grotte, nous avons passé la soirée dans le tiers-lieu où travaillent nos collègues : le Qu’esaco. Un lieu de vie, une épicerie, une salle de concert et d’évènement. Nous avons un peu dansé sur du rock progressif et dégusté de très bonnes pizzas cuisinées par Baptiste ! Je pense que c'était une bonne idée de voir ce binôme sur son lieu de travail en pleine mission ! Nous y retournerons avec plaisir !

Nous avons durant ces dernières semaines épaulé Dohina dans des animations avec un public tout jeune ! Des enfants de 6 à 10 ans ! Je me sens à l’aise avec les enfants j’étais heureuse de les recevoir dans notre jardin. Nous avons fait une session « boulettes de figue à la menthe » puis un atelier baume à lèvres au miel. Ces moments sont riches d’apprentissage et Dohina sait s’adapter à tous les publics ! Je peux vous parler d’un autre extrême en termes d’âge puisque nous travaillons dorénavant plusieurs fois par mois dans un EHPAD ! Nous y retournons demain. C'est à Siradan dans une maison de retraite que nous jardinons le mercredi avec des personnes âgées. Nous avons désherbé des grands bacs à fleurs et nous avons planté quelques soucis avec celles et ceux qui pouvaient jardiner. J’espère que notre présence de quelques heures a mis un peu de baume au cœur de ces personnes qui ne rencontrent pas souvent de jeunes. C'est le public qu’il faut le plus encadrer, le plus aider. La crème de la jardinière (une crème antiseptique pour les mains) a été réalisée avec succès. Il était étonnant de se rendre compte que ces personnes âgées n’avaient pas beaucoup de connaissances concernant les plantes aromatiques et médicinales et qu’ils ne s’en étaient presque jamais servi au cours de leur vie pour se soigner. L’hypothèse est que cette génération née dans les années 1930 a connu l’essor de l’industrie pharmaceutique suite à la seconde guerre mondiale ainsi que l’apogée de la société de consommation. De ce fait les plantes paraissaient peu utiles face à tous les nouveaux médicaments qui entraient sur le marché. Travailler auprès de personnes très âgées nous renvoie à notre finitude, ce n'est pas nécessairement triste, simplement réaliste. Cela permet de se souvenir qu’il faut vivre maintenant et profiter de tout ce que notre corps et nos sens nous permettent de découvrir chaque jour.

Nos dernières portes ouvertes du 7 mai furent très conviviales. Sur des airs d’accordéon joués par Francis nous jardinions, mettions des fleurs à sécher, taillions la sauge et pliions des origamis. Le repas fut copieux, on ne déroge pas à la règle ! J’adore les portes ouvertes, ça me réchauffe le cœur. Et ça me fait tant plaisir de revoir des personnes qui nous sont de plus en plus familières. Il n’y a pas de doute à avoir, la Barousse sait accueillir !

Nous avons également fait la rencontre de Camille et Elise qui habitent à Saint-Bertrand, elles sont en service civique dans la boulangerie Résistance de Tulip. Nous nous voyons régulièrement et nous prévoyons de découvrir un peu plus les environs ensemble. Un soir, il restait beaucoup de pains à la boulangerie alors Tulip nous en a donné, comme nous en avions beaucoup nous avons décidé d’en porter aux voisins. Résultat : nous avons discuté toute l’après-midi autour d’un thé dans leur salon. J’avais leur petit chien sur les genoux, quelle adorable boule de poils. Et quels gentils voisins ! Nous les croisons régulièrement dans le village ou à nos ateliers, c'est un vrai plaisir de prendre de leurs nouvelles.

Dernièrement j’aime me balader le soir car les jours sont très longs. J’arpente ce territoire de village en village, de Sarp à Saint-Bertrand, de Sarp à Loures-Barousse en passant par Izaourt, j’aime aussi Valcabrère, son jardin romain et sa basilique solennelle. Quelle douceur on ressent dans ces instants presque hors du temps lorsque l’on observe la lumière dans les feuilles, le ciel qui se teinte de rose et qu’e l'on entend au loin les cloches des églises qui se répondent.  

Je pourrais parler pendant encore de nombreuses pages, parler de la vie à la campagne qui me convient parfaitement, parler de « l’après » qui semble bien évanescent pour le moment, parler de tout ce que l’on apprend, de la joie de travailler entre femmes à Serpettes, de la fête que l’on prépare doucement, de la fierté de dire « j’habite à Sarp » à des gens du coin, de la reconnaissance d’être encadrée par Dohina, de la journée dans le Gers …

A très bientôt pour des nouvelles de la campagne commingeoise

Chloé

Chloé Cariou

Sarp (65)