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La montagne corse nous ouvre ses bras

Publié le 08/06/2023

 

En direct de la montagne corse, voilà de nos nouvelles ! 

Arrivés depuis le 1er avril, nous avons eu le temps d’explorer les environs de San Lorenzu, le village qui nous accueille jusqu'à fin septembre, et il va sans dire que le changement avec nos régions d’origines est flagrant ! 

Coucher de soleil sur les sommets en face de notre appartement

Nous sommes au cœur des montagnes de la Castagniccia, dans une région épargnée par les touristes qui commencent à se déverser depuis les ports de Bastia et Calvi. C’est une région à l’est de Ponte Leccia, autrefois très peuplée et très active dans le commerce la châtaigne. D’abord mystérieux, le massif se révèle au fil des villages où de petits villages nichés au creux des vallons se dévoilent. Après une demi heure de route depuis la départementale, apparaît San Lorenzu, notre village d’accueil pour les six prochains mois. Un village, une douzaine de  hameaux éparpillés sur le flanc du San Petrone, moins d’une centaine d’habitants à l'année, un peu plus pendant la belle saison : voilà un bon résumé de San Lorenzu.

Une guide locale nous à pris sous son aile les premières semaines pour nous montrer toutes les facettes de cette région cachée. De village abandonnés à des lacs insoupçonnés en passant par le sommet du San Petrone, le plus haut de la région, nous avons écumé maints sentiers et chemins. 

Puis le devoir nous a appelé et nous avons répondu à son appel. Notre mission consiste à récupérer les mémoires photographiques des habitants du village afin de les numériser, les archiver et par la suite, les présenter sur un site et éventuellement sur un support physique.

Vue depuis la route pour monter à notre hameauNous avons donc rencontré plusieurs habitants, d’abord suspicieux à l’idée que deux jeunes venant de hors du village viennent prendre leurs photos de famille. Suspicion ma foi bien placé ! Après tout, pourquoi venir dans ce village perdu pour 6 mois si ce n’est pour une retraite spirituelle ou visiter de la famille ? Puis après quelques minutes de discussions et de papotage, les photos nous sont dévoilées, les histoires racontées et les tables partagées ! Il ne faut généralement pas très longtemps pour convaincre les habitants de travailler avec nous. 

C’est une mission pour eux, pour le village et ses habitants. pour les anciens comme pour les enfants, pour reconstituer une mémoire qui allait être perdue : c’est un travail de transmission et de partage. Alors chaque semaine nous prenons rendez vous avec des habitants dans tous les hameaux pour récupérer leurs photos et écouter les histoires du village, de la vie quotidienne d’une époque pas si lointaine ! 

Le reste du temps, nous partons chacun de notre côté pour explorer les environs, que ce soit à pied ou en voiture. Les montagnes regorgent de beautés pour celui qui accepte de rouler plusieurs heures sur des routes étroites et parfois laborieuses. Chaque trajet a son lot de surprises, de panoramas sur la mer turquoise avec les monts enneigés jamais bien loin.

Les petites villes et villages ont chacun leurs charmes et les lumières changeantes accompagnées des nuages fugaces rendent tous les paysages uniques. Je profite autant que possible de ces vues merveilleuses. Je tâche de savourer l’instant présent : le temps passe autrement dans ces montagnes et je compte bien ne pas le laisser filer. 

 

Norma Legendre

San Lurenzu (2B)