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Vallée Verte Festival

Publié le 20/08/2022

On est jeudi, j'ai fait ma petite semaine comme d'habitude depuis lundi. Jusque-là, rien d'anormal. On désinstalle une exposition photos devant l'office du tourisme. Deux personnes qui me sont encore inconnues, nous rejoignent. À ce moment-là, vous vous demandez où je veux en venir et qui sont ces deux inconnus. J'apprends très rapidement qu'il s'agit de Bertrand et de Bérenger. Ils organisent un festival depuis 2016 nommé Vallée Verte, c'est incroyable. 

Roulement de tambour, quelques dizaines de minutes plus tard, je suis intégré à ce festival. Mon rôle? Avec Bérenger, président actuel de l'association organisant le festival, je serai chargé du transport de matériel, de l'installation et de la désinstallation de la buvette, et ce, pour une durée de 5 jours.

Autant le dire tout de suite, ces 5 jours vont être éreintants, physiques, longs par moment, mais aussi conviviaux, chaleureux, enrichissants sur le plan professionnel et personnel, émouvants, gratifiants, animés et instructifs.

Le festival commence le samedi à 18h à Saint-Victor-la-Rivière et a pour thème le monde paysan. Bérenger et moi-même commençons ce qui deviendra bien rapidement notre routine de travail tout au long du festival. Nous chargeons dans une camionnette communale des bancs et des tables en bois, le gros et lourd tank à lait, des barnums, des affiches, des futs à bière de 40L, la tireuse, des canapés en palettes et des toilettes sèches en bois fabriquées par les soins de Bertrand et Bérenger les années précédentes et quelques autres petites choses dont le poids largement inférieur à tout ce lourd matériel me permet de négliger leur nom dans ce paragraphe. On transporte le tout de Saint-Nectaire à Saint-Victor-la-Rivière. On s'arrange avec Corentin le jeune régisseur général du festival pour savoir où on monte notre buvette. Une fois, cela fait, on décharge notre matériel avec quelques renforts (Un grand merci à Marie-Christine et merci aussi à Tony et Franky pour leur aide). Puis, il faut installer le tout, montage des bancs, des tables, ouverture des barnums (3x2m pour les petits), remplissage du tank à lait (avec de l'eau pour permettre de refroidir toutes les boissons (plus facile à déplacer qu'un frigo et plus rapide pour refroidir)), installation de la tireuse, test de la tireuse... Mise en place des spots lumineux, des rallonges, de la sono, des pancartes pour les tarifs et quelques autres détails. Au total, il nous faut selon les jours et ce qu'on a installé entre 1h30 et 3h. Le mal de dos nous accompagnera tout au long de ce merveilleux festival.

L'avantage d'être assigné au transport de matériel, installation et désinstallation de la buvette, c'est que nous travaillons en amont et en aval des spectacles, mais pendant les spectacles, nous nous posons, nous buvons/mangeons et profitons ! 

C'est donc tout naturellement qu'un breuvage à la main, nous venons écouter et débattre sur le monde agricole/paysan avec Solidarités Paysannes. C'est un échange très intéressant qui permet de comprendre les problématiques et l'avenir de ces hommes et femmes indispensable à notre survie. À la suite de cet échange, nous nous asseyons devant la scène montée par Duncan et Corentin. 3 comédiens de la compagnie la Joie Errante nous font découvrir une pièce de théâtre qu'ils ont crée de toute pièce en se basant sur 150 interviews qu'ils ont menés auprès de différents acteurs et problématiques du monde agricole. « Vacarme (le nom de la pièce) est un hymne au monde rural : on y côtoie la beauté des petits matins, l’insupportable et merveilleuse odeur des bêtes dans l’étable, la noirceur des dimanches de solitude et la lumière des blés sous un soleil de juillet. C’est l’histoire de l’agriculture française et de ses bouleversements, dont les problématiques dépassent désormais le monde agricole.

Cette soirée s'achève pour les habitants et touristes venus assister à l'ouverture du festival, mais pour nous bénévoles, le travail est loin d'être achevé. Il est l'heure de ranger la nourriture, les boisons et de désinstaller l'ensemble de la buvette. 23h30 tout est rangé. Les bénévoles partent, mais Bérenger et moi, les deux derniers bénévoles allons saluer les comédiens et aider Corentin et Duncan à démonter et à ranger toute la scène. Ils sont seuls et n'ont aucun bénévole pour les aider, alors le travail est long et malgré notre aide, nous terminerons à 2h du matin. La première journée donne le ton de ce à quoi ressemblera le festival Vallée Verte pour les bénévoles, pour Bérenger et pour moi. 

Seulement quelques heures de sommeil et me voilà réveillé à 6h30. La journée s'annonce pluvieuse mais fascinante. On embarque notre matériel en début d'après-midi avec Bérenger, on se dirigeait à Chambon-sur-Lac au bord du lac justement. J'ai dit journée pluvieuse ?? On décharge le matériel sous la pluie, on est obligé de s'abriter toutes les 20 minutes. Le terrain n'est pas non plus des avantageux pour l'installation et la crainte de vent un peu trop fort, nous fais prendre la sage décision de planter des sardines pour tenir les barnums dans un sol rocheux. Le saint festival vallée verte a pour réputation de ne jamais annuler de spectacle et peut compter sur quelques miracles pour faire disparaître la pluie et le vent au profit du soleil et des spectateurs. Nous pouvons ainsi assister à la représentation musicale de la fanfare sud-américaine "Despues". Nous avons sorti quelques jeux en bois et nous ne nous privons pas de faire quelques parties. Je remercie Elsa de nous avons fait perdre une partie de Mölkky alors que nous étions largement devant nos adversaires. 

La routine de désinstallation terminée, il est l'heure de rejoindre notre lit tout en pensant d'ores et déjà au lendemain. 

Parlons-en du lendemain, lundi 15 août. Première mésaventure, le feu d'artifice est annulé en raison d'une énième vague de sécheresse. Ce soir-là, nous sommes à Saint-Nectaire. En prenant mon petit-déjeuner, je n'ai pas encore conscience de la très longue mais incroyable journée qui va avoir lieu. Le soir, nous accueillons Ataca Paca, un groupe espagnol qui réalise son premier show en dehors de l'Espagne. Quel honneur pour la commune de Saint-Nectaire et le festival Vallée Verte. On passe la routine de transport de matériel ainsi que l'installation de la buvette. Le concert est un véritable succès. Malgré l'absence de feu d'artifice, les spectateurs sont nombreux et Ataca Paca savent parfaitement comment animer leur concert. Entre humour, cascade hilarante et prestation musicale talentueuse, ils rendent cette soirée sous les étoiles Auvergnates inoubliable. 

Routine d'après-spectacle, il faut désinstaller et on termine à 1h du matin. Mais ce soir, on n'a pas envie que ça s'arrête et une partie des bénévoles s'offrent un petit bonus, un moment intense de partage, de joie et de musique. En effet, nous nous rendons à la villa où loge Ataca Paca et nous profitons d'une heure et demie supplémentaire en leur présence à échanger en espagnol/anglais et français autour d'un verre ou deux de sangria. Ce troisième jour prend fin alors que le quatrième est déjà bien entamé à 4h du matin. 

2h30 plus tard, je suis levé et c'est difficile. Le peu de sommeil et la fatigue physique accumulés rendent la matinée du 4ème jour peu productif. Heureusement, le spectacle, aujourd'hui, n'a pas lieu avant la fin d'après-midi. Bérenger et moi-même nous rendons à Murol pour réaliser notre routine, mais cette fois-ci, la pluie est omniprésente. La menace d'annuler le show de trapèze aérien est bien présente. Nous déchargeons et montons la buvette sans savoir si elle servira. Finalement, les acrobates décident que la pluie ne gêne pas et maintiennent le spectacle. Avec Bérenger, nous avons une urgence : mettre les gens à l'abri ! On a assez de bancs, mais pas assez de barnums. Le spectacle à lieu dans 30 minutes alors nous nous hâtons pour récupérer 4 barnums supplémentaires. L'urgence est telle que nous ne prenons même plus le temps de charger les barnums en préservant nos dos. Nous sommes comme des bêtes à l'instinct primaire. Charger ses barnums en un temps record est la seule chose qui importe. 25 minutes plus tard, tous les spectateurs sans faute peuvent assister au trapèze en étant à l'abri. 

Merci à Valpuri Kaarninen, Maria Peltola et Jaimee Allen du groupe triowisefools pour cette représentation sensationnelle.

La désinstallation se fera sous la pluie, une pluie forte, très forte et en petit comité puisqu'une partie des bénévoles ne jouit plus du temps libre offert par le week-end du 15 août. 

Nous y sommes, on est mercredi et c'est le dernier jour du festival. Au réveil, je me sens soulagé, car je vais bientôt pouvoir me reposer après 10 jours sans repos pratiquement 60h de travail/bénévolat et à la fois triste que ce festival prenne fin. Je n'aurai plus l'opportunité de rencontrer autant de personnes aussi incroyables avant quelque temps. Je n'aurai plus l'occasion de profiter d'autant de bons moments. 

Toutefois, ce n'es qu'une réflexion que j'ai au matin de ce dernier jour. Il nous reste à découvrir ce que nous réserve cette journée. 

À 14h, il y a un marché local organisé par Vallée Verte. Il faut donc installer la buvette, accueillir les exposants, bloquer la circulation à la place de l'église, tester la tireuse... Tout se passe bien, c'est merveilleux.

Le grand final à lieu à partir de 21h avec un concert gospel présenté par le groupe de 50 jeunes européens en Eramus réunis sous le nom d'EuroCulture. La prestation à lieu dans l'église, ce qui renforce la puissance de ce chœur et réduit les nuisances sonores de la nuit et de la ville. On se laisse totalement charmer par ces chants gospel et ces voix qui retentissent tout autour de nous. Après 1h30 de concert et un final emblématique du gospel et mélodie signature du film Sister Act, nous échangeons, dansons et buvons une dernière fois en présence de ces 50 jeunes, d'Ataca Paca, des organisateurs du festival, des bénévoles, des régisseurs techniques et de la mairie. 

Un grand merci à Bérenger et Bertrand pour m'avoir accueilli sur ce festival et de m'avoir fait activement participer. Merci à tous les bénévoles pour leur bienveillance, leur joie de vivre, leur aide et tous les bons moments partagés en leur présence. Merci à Duncan et Corentin pour tout le travail effectué afin d'assurer un festival de qualité que ce soit au niveau des scènes, des emplacements, du son, de la lumière, etc. Merci aussi à tous les chanteurs, comédiens, acrobates et intervenants pour leur présence et leurs représentations ! Merci à tous. 

 

 

CYRIL BELLORINI

Saint-Nectaire (63)