Le village de Puget Rostang se situe dans la vallée de la Roudoule, dans l’arrière-pays niçois. La zone appelée « Pays de la Roudoule » regroupe plusieurs villages de la vallée : Auvare, la Croix-sur-Roudoule, Rigaud, Puget-Rostang, Saint-Léger, mais aussi Puget-Théniers.
Village de tradition agro-pastorale, Puget-Rostang est un pays (comme ils disent là-bas) qui a conservé son authenticité malgré les défis de notre monde. La langue traditionnellement parlée est le gavot, variante du niçois provençal, et même si aujourd’hui le français s’impose comme seule langue de de communication, on le perçoit encore dans le parler local. Lorsqu’on arrive pour la première fois, on est frappé par la rudesse de sa géographie, avec ses vallons secs et étroits sur la petite route sinueuse qui mène au village. On retrouve d’ailleurs cette étroitesse dans le petit bourg médiéval de 120 habitants qui en compose le charme, où j’ai vécu lors de ces six mois de Service Civique.
Longtemps à l’écart du reste du monde, Puget-Rostang a souffert dans l’après-guerre de l’exode rural et du dépeuplement de son village. Mais c’était sans compter sur l’engagement des habitants du village, et d’un personnage en particulier : Ange Maurin. Bien décidé à ne pas laisser mourir son village et sa culture, il fonde en 1960 la Société des Amis de la Roudoule, puis en 1986 l’Ecomusée du Pays de la Roudoule, dans le contexte d’une grande vague nationale de création d’Ecomusée. L’engouement est alors presque immédiat, et les volontaires de l’Ecomusée s’attachent à répertorier et mettre en valeur les traditions locales de la vallée. Commence alors une collecte et un inventaire d’objets du quotidien en tout genre, servant lors des expositions de l’Ecomusée. Les membres se sont au cours des années renouvelés, bénévoles et direction.
C’est par l’actuelle responsable de l’Ecomusée Clémence Schwartz, que nous avons été accueillies Flavie et moi, pour réaliser notre volontariat en Médiation culturelle et évènementiel pour l’Ecomusée. C’est dans ce cadre que nous avons découvert la mission qui composerait une bonne partie de notre service civique : l’ouverture de l’antenne de l’Ecomusée à Puget-Théniers. Nous avons alors participé à l’élaboration de l’exposition du musée de Puget-Théniers, « Puget-Théniers au temps des Blanqui », autour de la figure d’Auguste Blanqui, révolutionnaire français natif du pays. Recherche documentaire, d’objets intéressants et de dispositifs de médiation ont alors composé ces premiers mois de Service Civique. Nous avons alors pu découvrir l’univers de la régie d’objets, avec nos six petites mains et celles des volontaires, pour transporter des objets souvent incongrus des réserves au musée, mais aussi les accrocher. Il a fallu se retrousser les manches et empoigner perceuse, marteau, niveau, et autres instruments pour accrocher les différentes expositions et objets de l’Ecomusée.
De tout ce que j’ai pu faire et apprendre à Puget, la liste est longue, mais la partie évènementiel a tout de même marqué une bonne partie de notre été. Le musée ayant un Tiers-Lieu agri-culturel, la Ferme de Bertrik, il propose des journées à thèmes, dont le but est d’initier aux pratiques traditionnelles locales, comme par exemple Roudoule Distille, où il a fallu aller récolter la lavande avec des bénévoles un matin tôt sur le dôme du barrot, puis nous avons distillé artisanalement la lavande dans un alambic lors de la journée, et les visiteurs ont pu acquérir leur huile essentielle et hydrolat de lavande produits le jour même.
Pour ces évènements, il a fallu trouver des prestataires pour les animations, tâche loin d’être aisée lorsqu’on est dans un petit village du haut-pays. Le moment le plus mémorable a surement été la recherche d’un boulanger disponible pour participer à la Journée du Pain et de l’Artisanat sur le site de Bertrik, que nous avons fini par trouver, après une cinquantaine d’appels dans la région. Nous avons également participé à la communication pour ces évènements, sur les réseaux sociaux, mais surtout en affichant dans le village et les vallées aux alentours ces évènements.
Enfin bref, un Service Civique riche en expériences, sur lequel les anecdotes à raconter sont interminables.
Enfin, vivre à l’Ecomusée, ce sont surtout des rencontres. D’abord bien sûr grâce Clémence et Flavie avec qui j’ai passé tout mon temps à l’Ecomusée, dans une dynamique riche et agréable. Mais c’est aussi autant de personnages qu’il y a de membres de l’Ecomusée et du Conseil d’Administration, parfois en désaccord, mais tous animés par une volonté commune : celle de faire vivre l’Ecomusée et participer au développement du village.
Alors à tous ces gens, pour leur présence et leur bienveillance : Merci !