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La transhumance des volontaires

Publié le 31/01/2024

Un doux réveil, au lever du jour. Je sirote mon thé trop chaud en regardant le ciel rose qui annonce la journée. Au loin, le sommet de La Gardie et les antennes téléphoniques qui permettent d’avoir du réseau au village sont perdus dans le brouillard. La brume créée ces étranges couches de couleurs à la cime des arbres, j’ai l’impression de regarder un tableau impressionniste.

Ça doit être mon côté havrais qui ressort.

Bref, c’est un chouette cadre pour ressasser le week-end passé.

En ce chaud week-end de janvier, six moutons qui se baladent dans les Calanques. Oups ! Pas des moutons ; plutôt, des brebis : les moutons, ce sont des ovins castrés, du temps où l’on les élevait encore pour la laine. Maintenant, selon les dires d’une volontaire spécialiste de la transhumance du sud-sud de la France, la laine française n’est plus compétitive. Pourtant, la laine du Mérinos d’Arles est la plus fine d’Europe. C’est vraiment bête d’avoir un code du travail qui rémunère trop les ouvriers agricoles !

Voici donc nos six brebis qui détalent à travers les rochers. Certaines sont si habiles, elles sont venues en automobile ! D’autres ont rencontré obstacles et barrages, et ont dû se faire transporter par le rail pour éviter les tracteurs des agriculteurs. Mais les voici enfin réunies, après tant de mois de séparation depuis leur premier rassemblement en Camargue. C’est la transhumance des volontaires en service civique de la région sud, vers le sud.

Les voici qui explorent des lieux inconnus, qui se suivent à la queue-leu-leu dans les ruines de maisons, sur des cailloux à se tordre les pattes ; qui s’accrochent à la sève des pins ou qui se mangent des branches en pleine tête ; qui regardent les chenilles processionnaires, les paysages et l’eau claire ; qui rampent au bord des falaises, la tête au-dessus du précipice.
Les volontaires qui regardent le vide
Les volontaires à la queue-leu-leu

De vraies mutantes, elles s’adaptent à leur environnement. Une dernière photo, et les voilà qui se muent en cachalot !
Les volontaires qui ont muté en cachalot

Un week-end d’aventures donc, et après tant d’exercice physique et mental (une fresque de la transhumance niveau 5e, ça fatigue les neurones !), les six brebis de la région sud retournent dans leurs bergeries respectives. Ça a ronflé dans le wagon !

Les calanques

Merci à l'équipe d'Aureilles pour l'organisation, à Emma pour la fresque de la transhumance et la voiture, à Élise pour les photos... et à Lilou pour avoir fait le cachalot avec moi. 

Marion Chetaille

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