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Un début de mission qui a des airs de classe verte...

Publié le 19/10/2022

Ça y est, c’est le grand jour, c’est le premier jour ! Par la fenêtre de la voiture, je regarde le paysage qui change peu à peu. On quitte la voie rapide pour prendre des routes de plus en plus petites, de plus en plus sinueuses. On serpente entre les champs, les vaches, les vergers, les chaumières, les vaches, les vergers, oh tiens un moulin là !, les moutons, les vaches dans les vergers… Enfin bref, vous voyez le tableau. Me voilà arrivée en campagne normande !

Je remercie mon chauffeur (merci Papy !) et fais le premier pas vers mon nouveau chez moi. Enfin, chez moi… Oui et non. Dans ce village, ce sera chez moi à la fois nulle part, mais en même temps partout. Ici, Louise et moi, on sera logées chacune chez les habitants, en changeant à peu près tous les mois. Un peu déroutant certes, mais on ne peut pas faire plus immersif ! Et ça se confirme déjà. Un petit thé pour faire connaissance et hop, on m’embarque à la fête du village d’à côté « Fête de l’ortie et de la courge », qui dit mieux ?

Le lendemain, c’est le vrai premier jour. On se rencontre tous, on fait des réunions avec les bénévoles, on visite les lieux et on fait le point sur nos missions. Louise et moi, on est là pour aider à la création d’un tiers-lieu. Quesako ? Un endroit trop chouette avec une petite épicerie, un café, des livres, des jeux, un potager, une petite mare, des ateliers création et réparation, un espace coworking… Enfin ça, c’est ce que les bénévoles ont dans la tête. Pour l’instant, nous, ce qu’on a sous les yeux, c’est une vieille maison un peu en ruines… Quand je dis qu’on va créer un tiers-lieu, c’est qu’on va vraiment le créer de zéro !

Pendant ces deux premières semaines, on a aidé un peu sur tous les fronts. On met en place une campagne de Crowfounding, parce que malheureusement, si les pommes poussent sur les pommiers, l’argent lui, ne pousse pas sur l’argentier… On réfléchit aussi à plus tard, à comment installer l’épicerie et le café, quoi proposer et comment s’y prendre pour que ça marche.

On va sur le terrain (parce qu’on est des volontaires multifonction) : ramassage des pommes et des noix, taille des haies, nettoyage du jardin, et rangement de notre brocante improvisée...

 

 

On aide aussi aux travaux dans la maison, en rejoignant les bénévoles qui n’ont pas attendu notre arrivée pour vider la maison (y avait tout un tas de meubles) et mettre les murs à nu. Ah là, ça y va du marteau !

Derrière le nuage de poussière et la pluie de gravats, se révèle à nous la structure de la maison - murs de briques et colombage, on peut pas faire plus tradi. Malheureusement, la surprise n’est pas toujours bonne, par endroit, ce que l’on découvre, ce sont plutôt des reliquats de poutres qui tiennent seulement par l’opération du Saint Protecteur des Volontaires…   Oupsi, les travaux vont être un peu plus lourds que prévus…. (Psst, vous inquiétez pas pour nous, on a des tenues de protection assorties, des super casques et parfois, on se contente de regarder de loin…).

Lui, c'est un joli mur en colombages et torchis.

Et dans notre temps libre on fait quoi ? Eh bien, à tous ceux qui nous ont dit « Mais oh la la, 4 jours de travail par semaine seulement ? mais vous allez faire quoi le soir et le weekend, perdues au milieu de nulle part ? » je répondrai : PLEIN DE CHOSES . Comme : aider à s’occuper des animaux (parce que oui, ici, on est sur un autre niveau d’animal de compagnie, les chats les chiens, y en a, mais y a aussi des poules, des oies, des chèvres, des moutons, des chevaux…).  Ramasser les pommes, les poires, les noix, les châtaignes (à croire qu’entre eux, les bénévoles font un concours de celui qui a le plus d’arbres et produit le plus de cidre), aller à la cueillette au champi (la fierté de manger son propre champignon n’a vraiment pas d’égal). Moi qui étais triste de n’avoir jamais fait de classe de verte au primaire, je crois que c’est bon ! Et attendez c’est pas tout, on nous propose aussi, en vrac : d’aller à la danse, de rejoindre la cours de peinture, de prendre part à une soirée miam et film chez « Les Quatre Fantastiques », de s’essayer à l’atelier d’écriture, de faire une séance méditation chez la voisine, de visiter le potager du voisin et d’aller à droite à gauche visiter tout un tas de trucs.

 C’est qu’on serait presque « overbooké » comme disent certains…