8 mois de cheminement sur les sentiers de l'imaginaire du carladez

Cela fait huit mois que nous sommes arrivées dans le Carladez.

Tout a commencé par une discussion téléphonique avec Florine (partenaire de service civique ici et amie partout). Le projet des sentiers de l’imaginaire nous a tout de suite plu, des habitants créateurs engagés dans le développement culturel de leurs villages, des projets artistiques, un milieu de moyenne montagne inconnu pour nous deux, c’était le bingo.

On a chargé la voiture, surchargé plutôt, fait 7 h de trajet et nous voilà arrivées au Couvent St Agnès (ancien couvent) accueillies par Jean Michel le maire du village de Thérondels.

On a claqué des doigts et nous revoilà huit mois plus tard, pleines de nouveaux projets, avec un sacré bagage derrière nous, des rencontres enrichissantes, des projets finalisés ou non, de nouvelles amitiés, et de nouvelles connaissances du territoire du nord Aveyron, du Cantal et de l’Aubrac. Mais surtout une passion inconditionnelle pour le fromage Thérondels, on peut le dire, on est rond de lui.

Bref, pendant cette mission sur les sentiers de l’imaginaire il s’est passé tellement de choses, que tout condenser dans une lettre me paraît difficile tant les projets et les liens qui se sont créés pendant cette mission dépassent quelques lignes.

Avec ces six associations, on a parcouru beaucoup de kilomètres ensemble, aussi pour se déplacer entre leurs villages.

Nos missions étaient au départ de créer un credencial pour fédérer les six sentiers, d’organiser la fête des sentiers qui aura lieu le 21 juin, et de participer aux projets de création et d’animation des différentes associations.

On a rencontré les artisans du feu et du fer à Murols, imaginer et mis en place un trône de métal, une cuve préhistorique, réfléchies au déroulé d’une visite de leur forge.

Partagé avec les êtres des bois et créé une mascotte écureuil pour remplacer la signalétique d'arbre de Taussac, fait de la sensibilisation sur les autres êtres vivants, présents lors des balades et mis en lien les associations avec d’autres qui se rejoignent sur les projets culturels (conteur.eusess, guides, chanteur.euses…).

On a discuté et travaillé avec les amis des cailloux et de Gaëtan le géant de pierre, à Lacroix, sur un troupeau de moutons basaltiques, des panneaux directionnels, des cabanes fleuries, des chasses aux cailloux pour les animations.

On a navigué à bord de la barque d’Ofildelo à Brommat, construit l’histoire et les personnages des ondines, organisées la fête des sentiers de l’imaginaire.

Marché et fait tinter l’univers de la prairie des vaches et des canards, en installant des cloches, marquant les chemins des sabots des vaches et des pattes des canards pour diriger les promeneurs.

On a volé aux côtés de Brin d’Malice, la petite sorcière et de ses amis au-dessus des toits de Mur-de-Barrez, en communiquant sur ces ateliers, mettant en valeur le départ de son sentier par la construction d’une arche en forme de livre ouvert pour rentrer dans son histoire.

Et tous ensemble, en réunissant tous ces collectifs, on a veillé à mettre en lumière leur travail sur les réseaux sociaux, et dans leur territoire, valoriser leur investissement et leur envie pour que le projet grandisse encore du haut de ces 20 ans. En espérant que notre passage leur ai apporté de la motivation à continuer et à compter les uns sur les autres.

Ce voyage dans la vallée du Carladez m’a fait grandir et m’a inspiré. C’est là tout ce qu’on attend d’un voyage, d’être enrichi des rencontres et des amitiés, d’être touché par les histoires et les projets de ceux auprès desquels on passe du temps.

Ce service civique en milieu rural a ceci de génial, qu’il te sort de ta zone de confort, de ton quotidien, il t’oriente vers autre chose, t’ouvre à des expériences inattendues : la belote, le quine, mais aussi pourquoi pas la soudure, la peinture, la connaissance d’un nouvel environnement, la possibilité de côtoyer et de travailler avec des personnes que tu n’aurais jamais imaginées.

Merci pour ça aux Sentiers de l’imaginaire, car à travers ce projet, j’ai fait un bout de chemin et j’ai peut-être trouvé la bonne direction.